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12 octobre 2006 4 12 /10 /octobre /2006 01:32
1ère séance jeudi 21/9/2006
 
Chapitre introductif: Diagnostic du risque
 
Introduction 
 
L’analyse de la rentabilité constitue un premier volet du diagnostic financier. Toutefois, cette rentabilité ne peut valablement s’apprécier qu’en fonction du risque supporté et réciproquement, le risque accepté par les investisseurs est directement fonction de la rentabilité attendue. Il est tout a fait acceptable dans une économie de marché que les investisseurs exigent une rentabilité élevée pour des investissements risqués. Le contraire est tout à fait valable. Par exemple, les bons de trésor ont un taux de rendement de 7% car se sont des actifs garantis par l’Etat et ne présentent pratiquement aucun risque.
Par conséquent, la notion d’équilibre financier étudiée à partir des informations comptables (Bilan, CPC, ESIG) reste incomplète. Elle n’a de sens que dans le cadre de référence que constitue le compromis rentabilité/risque.
 
Toute entreprise est confrontée à trois types de risque :
  1.  Le risque d’exploitation
  2. Le risque financier
  3. Le risque de faillite

Ce chapitre introductif a pour objet le diagnostic du deux premiers risques. Le risque de faillite sera traité ultérieurement.

Le diagnostic du risque d’exploitation et du risque financier repose sur les notions d’Elasticité par rapport à l’activité et de position par rapport au seuil de rentabilité.
 
A/ Diagnostic du risque d’exploitation
 
1/ notion d’élasticité :
L’élasticité du résultat d’exploitation (RE) désigne le degré de variation du RE par rapport à la variation de l’activité estimée par le chiffre d’affaires (CA). Elle se mesure en rapportant la variation relative du RE (c’est-à-dire la variation du RE sur un exercice par rapport au RE de l’exercice précédent) à la variation relative du CA soit :
 
 
Elasticité =
 
Variation RE
/
Variation CA
RE
CA*
CA*= chiffre d’affaires avant variation
 
Par exemple : une élasticité de 4 signifie qu’une variation relative de 100% du CA entraîne une variation de 400% du RE.
 
2/ la notion du seuil de rentabilité :
Le seuil de rentabilité d’exploitation (SRE) se définit comme le niveau d’activité pour lequel le résultat d’exploitation est nul.
Le SRE s’obtient en divisant les charges fixes d’exploitation (notées CF) par A qui désigne le pourcentage de marge sur coûts variables (CV) ;
Soit CF le montant des charges fixes, A le pourcentage de CV donc le montant des CV = A x CA on a la relation suivante :
RE = CA – CV – CF = CA - A x CA – CF = CA ( 1 – A) – CF
 
Pour le niveau d’activité correspondant au SRE, le résultat d’exploitation est nul d’où on déduit que:
0 = SRE (1-A) – CF
Et par conséquent,
SRE = CF/ (1-A)
Exemple :
CA= 100, CV=60 (ou A=60% du CA), (1-A) = 40%, CF=250
SRE = 250/0.4 = 625
Donc : 625 – 0.6 x 625 – 250 = 0
 
3/ La relation entre l’élasticité et le SRE
L’élasticité et le seuil de rentabilité sont liés par la relation suivante :
 
 
Elasticité =
 
CA
CA - SRE
La relation s’obtient de la façon suivante :
Désignons par CA1 le CA de la période 1, et par CA2, le CA de la deuxième période

 

Elasticité =

 

 

Variation RE

 

/

 

Variation CA2

 

RE

 

CA1

 

 
(1-A)  (CA2– CA1)
CA1(1-A) – CF
 
(1-A) Variation CA
 (1-A) CA– CF
 
En simplifiant par (1-A) ( et puisque SRE = CF/1-A), on aura:
                        
 
Variation CA
CA - SRE
                          
Variation CA
/
Variation de CA
=
CA
CA - SRE
CA
CA-SRE
                            
On déduit de cette relation trois conclusions importantes:
-         plus le niveau d’activité d’une entreprise est proche du SRE, plus l’élasticité et  le risque d’exploitation sont élevés
-         toutes choses égales par ailleurs, et puisque SRE = CF/1-A, plus le niveau des charges fixes est élevé, plus l’élasticité et le risque d’exploitation sont importants
-         l’élasticité et le risque d’exploitation dépendent du niveau des charges fixes et du pourcentage de marge sur coûts variables, car ces deux éléments déterminent simultanément le SRE.
 
4/ La position par rapport au SRE
La position par rapport au seuil de rentabilité est égale à :
 
(Niveau d’activité – SRE)/ SRE
 
Exemple :
Soit deux entreprises A et B dont les niveaux d’activité sont identique, mais dont les structures de charges diffèrent (60% de CV et 300 de CF pour l’entreprise A contre 30% de CV et 630 de CF pour l’entreprise B).
Les rentabilités économiques sont identiques pour un niveau d’activité de 1100.
a)    Evaluation du risque d’exploitation
 
 
 
Entreprise A
Entreprise B
1
2
3
1
2
3
CA
1 000
1 100
1 210
1 000
1 100
1 210
CV
600
660
726
300
330
363
CF
300
300
300
630
630
630
RE
100
140
184
70
140
217
Elasticité
 
400% (*)
314%
 
1000%
550%
 
                (*) : [(140-100)/100] / [(1 100-1 000)/1 000]   = 0.4/0.1=400% (le chiffre d’affaires a augmenté de 10% de 1000 à 1100 et le RE a augmenté de 40% de 100 à 140).
Pour un niveau d’activité de 1210, l’élasticité est de 314% par rapport au niveau inférieur de 1100.
Pour l’entreprise B, les mêmes variations de l’activité conduisent respectivement à des valeurs de l’élasticité de 1000% et de 550%, ce qui traduit un risque plus important.
Le calcul de la position par rapport au SRE confirme ces conclusions
 
b)    Position par rapport au seuil de rentabilité
  
 
 
Entreprise A
Entreprise B
1
2
3
1
2
3
CA
1 000
1 100
1 210
1 000
1 100
1 210
SRE
750
750
750
900
900
900
Position par rapport au SRE
33%
47%
61%
11%
22%
34%
            
-         pour l’entreprise A, pour un niveau d’activité de 1000, le SRE est de 750 et une position pour ce niveau de 33% au dessus de SRE
-         pour l’entreprise B le SRE est de 750 et une position pour un niveau d’activité de 1000 de 11% au dessus du SRE
-         la position la plus risquée de A étant de 33% pout un niveau d’activité de 1000
-         la structure des charges de l’entreprise B conduit à une situation moins confortable ; la position la plus risquée étant de 11%. Autrement dit, dans l’éventualité d’un baisse de l’activité de 11%, cette entreprise se retrouverait en perte
 
En conclusion :
 l’entreprise A qui présente, relativement à B, une proportion plus élevée de charges variables et des frais fixes inférieurs, obtient un RE moins sensible aux variations de l’activité et apparaît moins risquée. L’exemple confirme que :
-         plus l’entreprise s’éloigne de son SRE, moins l’élasticité est élevée traduisant ainsi la diminution du risque,
-         plus les charges fixes sont élevés, plus le niveau du risque est important       
 
B/ Diagnostic du risque financier
Pour ce diagnostic, il suffit de substituer au résultat d’exploitation de la méthode précédente, le résultat courant car ce dernier prend en compte les frais financiers, et d’évaluer une position par rapport au Seuil de Rentabilité Global (SRG). Le SRG représente le niveau d’activité pour lequel le résultat courant est nul. Il se distingue du SRE car il prend également en compte les frais financiers supposés constituer une charge fixe.
L’incidence de l’endettement sur la position par rapport au SRG confirme le fait que le recours à l’endettement accroît le risque financier.            
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commentaires

O
J'ai bien apprécié la relation qui existe entre la structure des chrages et la position de l'entreprise par rapport au seuil de rentabilité avec  le niveau du risque d'exploitation et du risque financier. Mais la question qui se pose ici: est-ce que une entreprise peut agir sur la structure de ses charges pour diminuer ces risques?
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